Leprozy-Sept 2005

Horny est croque-mort. Dans son village, perdu au fin fonds des Highlands, ses apparitions sont rares et ne présagent que douleur, tristesse et chagrin pour ceux qu'il vient visiter. Habituellement reclus dans son manoir, à l'écart de tous, sa longue silhouette décharnée hante à la nuit tombante les recoins obscurs de ces hameaux perdus où le gris du ciel, bas et lourd, est comme un reflet au granit froid et austère des tombes. Le cimetière est le jardin d'Horny. Il y trouve la paix que son cerveau perturbé lui réclame chaque soir. Par chance, il vient de procéder le matin même aux funérailles d'un pauvre bougre dévoré par un loup ou quelque autre bête sauvage, de l'autre côté de la forêt. Sitôt le cercueil recouvert par la terre noire de cette lande maudite, les quelques misérables qui pleuraient le disparu sont repartis, ombres chancelantes perdues dans les nappes de brume. Le vent qui s'est levé lui souffle une étrange symphonie, aussi froide que la pluie qui s'est mise à tomber. Les accords de " L'antre du Diable ",
chroniques - 1
multimedia

presse

un true black minimaliste, s'emparent de l'âme du défunt, qui lutte dans un combat perdu d'avance pour s'élever. Les forces maléfiques, transportées par les mélodies malsaines de " L'âme noire " l'arrachent à ses derniers espoirs et la traîne sous la dalle toute proche d'une sépulture. Un râle lointain décroche sur le visage émacié et bileux d'Horny un semblant de sourire, comme un rictus. La musique démoniaque de TERRAGON a maintenant envahi son esprit, ses yeux exorbités et injectés de sang roulent dans leur orbite tandis que " Vampire " résonne entre ses tempes, où des veines gonflées par la violence de pulsions incontrôlées viennent d'apparaître.Ses canines, proéminentes, luisent dans la nuit et les cris des loups sonnent comme un écho à ses propres hurlements, tandis que les derniers accords de " Nymphe " se perdent dans l'obscurité. La terreur est de retour. Le jardin d'Horny va bientôt s'agrandir ! - (YvesZ) -
chroniques - 2